L’aponévrose plantaire est une lame fibreuse , qui supporte la voûte plantaire du pied. Elle contribue  à la mise en tension de l’arche plantaire comme une sorte de chambre à air; trop lâche le pied est plat, tendu le pied est creux.

De forme triangulaire, elle prend racine en arrière sur la tubérosité postérieure du calcanéum et en avant elle se divise en languettes qui vont se fixer sur la base des premières phalanges. Épaisse en arrière, elle s’amincit progressivement vers l’avant.

Elle se  divise en trois faisceaux (médial, moyen, latéral). A chaque faisceau correspond un groupe musculaire.

  • Le plus important est le faisceau moyen : il recouvre le muscle court fléchisseur plantaire.
  • Le faisceau médial recouvre le muscle adducteur de l’hallux (1er méta).
  • Le faisceau latéral recouvre le muscle abducteur du cinquième rayon.

le court fléchisseur plantaire, élément actif, assiste la structure fibreuse passive. Ce muscle charnu se situe, au dessus de l’aponévrose, et suit un trajet comparable. Il contribue lui aussi à la mise en tension de l’arche plantaire, il est sollicité en excentrique (éloignement des points d’insertions) et en pliométrie  lors des réceptions et des impulsions (permettant l’utilisation de la force élastique des muscles, ainsi que du réflexe myotatique = la contraction d’un muscle en réponse à son étirement)

 

Pour compléter la description, et pour visualiser les déformations du pieds, la voûte plantaire se compose de 3 arches

–  A est la tête de M1

– B est la tête de M5

– C est la tubérosité postérieure du calcanéum

Par conséquent nous aurons  AB l’arche antérieur transversale, BC l’arche externe et AC l’arche interne (toutes les deux sont des arches longitudinales)

 

l'aponévrose et ses trois arches

 

Et puis, un jour, une intense douleur apparaît lors d’un entrainement , d’une réception de saut , d’une course. Cela arrive aussi pour les non sportifs lors d’une station debout prolongée, d’une montée de marche.

La douleur, au départ,  peut-être vive, elle se présente comme une douleur de type mécanique au démarrage de l’action. On la retrouve lors de la mise en charge, au lever ou après une position assise prolongée. Il s’agit d’une douleur talonnière,vive, ressentie lors de l’attaque du talon au sol, qui n’est pas soulagée par la marche sur la pointe du pied. La douleur tend à s’estomper après quelques minutes mais qui peut réapparaître suite aux pressions répétées sous le calcanéum.

C’est l’aponévrosite plantaire ou la fascilite plantaire,                                                    d’origine inflammatoire comme la fascilite plantaire ou dégénérative (tendinose, microtraumatismes répétés accentuant le processus normal du vieillissement ).

⚠️ Elle ne doit pas être confondue avec l’épine calcanéenne (excroissance de l’os qui doit s’organiser pour mieux résister au tendon qui  tire = microlésions insertion calcanéenne). Seul le diagnostic pourra définir l’origine

mais quels diagnostics?

les diagnostics, du ressort du médecin, permettent de définir l’existence d’une aponévrosite plantaire sont:

La radiologie, la scintigraphie, l’échographie, la tomodensitométrie, l’irm, l’examen clinique palpatoire.

Le médecin devra réaliser un diagnostic différentiel pour confirmer l’aponévrosite plantaire et ne pas passer à côté:

d’une  rupture de l’aponévrose plantaire (c’est pas pareil) , d’une maladie de Ledderhose, d’une fracture de contrainte du calcanéum, d’une maladie de Paget, d’une talalgie par talonnade, d’une bursite subcalcanéenne, d’une maladie systémique inflammatoire, d’une goutte, d’un diabète, de Neuropathies périphériques, d’une thrombose de la veine plantaire, d’ une tendinopathie d’insertion d’Achille, d’une ostéochondrose de Sever, d’ un syndrome tronculaire du nerf calcanéen ou d’une pelvispondylite.

Existe-t-il des facteurs déclenchants ?

OUI ++++

A- les facteurs anatomiques

  1. les troubles statistiques comme le dérèglement de la posture avec antériorisation de la ligne de charge.  Le sujet se tient trop « penché en avant ». Cela entraîne un affaissement du pied (pied plat ou pied bloqué en pronation), en raison des muscles du mollet trop court (svt tendinite tibial postérieur et fibulaire anciennement péroniers). Il en résulte, un effondrement de l’arche interne,  une augmentation de la tension dans le fascia plantaire à la mise en charge. Ainsi lors de la marche, la rétraction des muscles du mollet produit à la fois une augmentation de la pronation du pied et s’accompagne d’une *éversion du calcanéum. Le tout provoque une augmentation de la flexion dorsale de la première articulation métatarsophalangienne. Par voie de conséquence la flexion dorsale étire le fascia plantaire, dans le cas où le pied reste en pronation lors de la fin de la poussée des orteils. De plus, lors de la marche avec le pied en pronation, l’avant pied devient plus instable en raison du déblocage de l’articulation médiotarsienne. L’effort musculaire supplémentaire des muscles intrinsèques du pied pour compenser cette instabilité augmente le stress sur les insertions sur le calcanéum de ces muscles, ce qui accroît les risques de tendinopathie. Toutes ces informations vont être d’une grand utilité lors de la rééducation kinésitherapique
  2. En second lieu, le pied creux, quant à lui diminue les capacités du pied à dissiper les forces lors des activités de mise en charge. Le pied creux aggravé d’un varus calcanéen ou d’un tendon d’Achille court ne parvient pas à amortir correctement chaque réception de foulée. Le manque de souplesse fragilise l’aponévrose . Le pied creux s’accompagne et s’amplifie par une griffe des orteils.

 

  1. Le surpoids
  2. Un mauvais alignement en rotation des membres inférieurs.
  3. Une faiblesse et des contractures des muscles fléchisseurs plantaires ou des muscles intrinsèques du pied.
  4. Une inégalité de longueur des membres inférieurs contribuent aussi aux risques d’apparition de l’aponévrosite plantaire.
  5. rétraction du tendon calcanéen, voir de la chaine musculaire  postérieure
  6. raideur des articulations tibio-talienne, sous-talienne, médio- tarsienne ou des articulations du premier rayon

 

B- Les facteurs liés à une pathologie

tels que le Diabète,

la Maladie inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde

 

C- Les facteurs de surmenage

  1. Chaussures avec un mauvais soutien de la voûte plantaire. Semelles et talons non adaptées, mais aussi des contreforts trop mous qui stabilisent insuffisamment les talons.
  2. Excès de Répétitions, Hypersollicitation, notamment lors de sauts d’impulsion, démarrage rapide et réception sur sols durs ou instables.
  3. Sols inappropriés à la pratique sportive.

     

    *R:  – inversion = adduction + flexion plantaire + supination (rotation interne)

    – éversion = abduction + dorsiflexion + pronation (rotation externe)

    -varus calcanéen  / valgus  – les termes varus-valgus sont réservés aux mobilités de l’arrière-pied dans le plan frontal

     

     

    pieds varus/valgus aponévrose

    -intrinsèques muscles qui naissent au niveau du pied ( /extrinsèques qui naissent au niveau de la jambe)

     

    Les traitements

    En premier lieu, il repose sur le repos relatif du pied douloureux (diminution marche et station debout prolongée)  et par la prise en charge pluridisciplinaire. Le traitement consiste dans un premier temps à agir sur les origines du déclenchement de l’aponévrosite plantaire. Chez un sportif, il faut modifier très rapidement l’entraînement en proposant des alternatives comme le vélo et la natation. Il faut bien comprendre que l’on ne soigne pas une aponévrosite plantaire sur un pied plat de la même façon que sur un pied supinateur…

     

    Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être prescrits mais doivent s’accompagner d’une prise en charge étiologique. Le traitement médicamenteux  est inutile si l’aponévrosite est d’origine dégénérative. Par contre, les antalgiques sont à conseiller dans la période aiguë.

    Le premier conseil est de consulter un podologue afin que celui ci après examen vous attribue une talonnette et dans le cas nécessaire, en cas de troubles statiques du pied des orthèses plantaires adaptées. il faut diminuer le stress mécanique

    Puis viendra au tour de la rééducation fonctionnelle, avec

    • massage de l’ensemble du pied  pour lutter contre les adhérences, les contractures musculaires. Les techniques comme le massage transversal profond visent à mécaniser L’aponevrose, la cicatrice . L’automassage devra vous être présenté et autoexecutes
    • la physiothérapie antalgique et anti-inflammatoire avec les ultrasons, l’électrothérapie antalgique TENS
    • certains parlerons du crochetage, de ventouses, de mésothérapie
    • les ondes de choc radiales semblent avoir de bons résultats
    • les mobilisations articulaires  afin de rétablir l’harmonie et la mobilité articulaire.
    • en fonction du diagnostic, des étirements des muscles hypertendus, du renforcement musculaire des muscles déficients seront nécessaires.  Un autre traitement vise à faire travailler le tendon avec une forte charge de traction afin de stimuler la production de collagène et, en fin de compte, d’accélérer le rétablissement. Déjà efficace sur la tendinopathie achilléenne et patellaire , il me semble important de la tester sur l’aponévrose plantaire (sur une longue durée 3 mois minimum). Chez les patients atteints de Fascilite plantaire, il est possible d’appliquer une charge sur le tendon d’Achille conjointement avec la flexion dorsale de l’articulation métatarso-phalangienne (mécanisme du treuil) pour  appliquer une grande force de tension sur toute l’aponévrose plantaire
    • une reprogrammation posturale devra être aussi mise en place pour éviter toute récidive.

     

    mais vous allez me dire on parle quand des Tape.

    Et bien c’est le moment. Pour moi l’application de Tape a une place importante dans ma rééducation. Il est le complément thérapeutique qui nous accompagne en dehors des séances, il bonifie le traitement kinésithérapeutique, “j’emmène le Tape chez moi pour plusieurs jours”.

    Prenons le cas de l’aponévrosite plantaire sur pied creux

    comme il a été mentionné le pied creux (sans parler du pied neurologique) est la conséquence de contractures des muscles plantaires et d’une insuffisance de force des fléchisseurs de cheville (jambier antérieur et péronier antérieur ). Pour agir sur les contractures et sur la douleur aponévrosique je vous propose  la mise en place de deux tape inhibiteurs musculaires et d’un tape antalgique à positionner sur zone

    on regarde ensemble

     

    De cette application initiale et avec un peu de recul j’ai voulu perfectionné le système. La finalité est de corriger l’exagération de supination de l’avant pied et la varisation du talon (figure ci dessous) à l’aide de deux Tape correcteurs articulaires.

     

     

    A cette technique et pour en terminer, nous pourrions ajouter deux Tape musculaires facilitateurs. Les muscles seraient le jambier antérieur et le péronier antérieur. Deux tape inhibiteurs sur le triceps (muscle hypoextensible-contracté ) finaliseraient enfin ces applications. Pour découvrir la pose de ces 4 tapes inscrivez-vous sur la newsletter.

    Il en est fini des applications appropriées au pied creux varus. Dans un prochain article nous envisagerons des applications à promouvoir sur un pied plat valgus.

    Catégories : Pieds

    0 commentaire

    Laisser un commentaire

    Emplacement de l’avatar

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *